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Les deux rôles dans la compétence parentale

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     Puis viennent ensuite les étapes subséquentes de l'apprentissage au travail, avec la compétition le plus souvent aliénante qui l’accompagne, l'engagement dans l'intimité, véritable occasion de faire le point avec soi, ainsi que son produit, les enfants. Les charges affectives se déplacent sur ces derniers et les nouveaux parents tentent d'offrir à leur progéniture le meilleur dont ils sont capables, dans la majorité des cas à tout le moins. Si ces nouveaux parents doivent prendre conscience du pouvoir absolu dont ils disposent sur leurs enfants dans l'enfance et en développer une saine gestion, ils devront admettre par la suite leur passage à l'opposé, c'est-à-dire une gestion inévitable du sentiment d'impuissance quant à l'impossibilité d'agir dorénavant sur leur enfant lors de l'accession de ce dernier à l'adolescence. Cette étape deviendra cruciale pour les parents dans le sens où ils seront en mesure d'observer et de vivre les conséquences de leur action éducative, de l'amour et de l'accompagnement dont ils auront été capables.

     Parallèlement à ce long processus de croissance de l'enfance à la vieillesse se développe une composante de la personnalité humaine dont l'étude est des plus négligées à mon sens, soit la conscience de soi, dont les degrés de profondeur et d'exigence augmentent avec la simple maturation et l'expérimentation de la vie. Ce sera d'ailleurs cette conscience de soi qui nous imposera tous le bilan de notre vie, ce bilan de nos actions sur les choses et les personnes : de « bébé en couche » dépendant, au réflexe de succion et à une vie dictée essentiellement par le principe de plaisir, nous voilà devenus des personnes âgées, qui font maintenant face au tribunal de la conscience pour une évaluation globale de l'ensemble de notre conduite, de nos actions sur les choses et sur les personnes. Les enfants ont quitté le foyer familial depuis longtemps pour entretenir avec les parents une nature et une fréquence de relations à la lumière de ce dont ils auront été l'objet de leur part. Qu'on l'admette ou non, cette relation ultérieure qu'offrent les enfants à leurs parents maintenant âgés devient le plus puissant révélateur de la qualité éducative dont ils auront été capables. Voilà fort probablement une explication valable à la solitude ou à la violence que subissent certains parents âgés de la part de leurs enfants.

     Voilà en peu de mots et à peu de choses près les différentes étapes de la vie que nous sommes tous en train de franchir et que nos enfants ainsi que tous les enfants à naître traverseront. La question qui s'impose dès lors est la suivante : en quoi sommes-nous préparés d'abord comme individus à gérer en nous ce propre processus d'évolution vers la conscience, puis ensuite comme parents dans l'accompagnement de nos enfants au travers ces mêmes étapes, menant toutes et chacune à la gestion autonome et consciente de sa vie, à la maîtrise de ce pouvoir inhérent à chacun d’agir sur soi et de se déterminer soi-même? Afin que s’accomplisse cet objectif ultime du développement, nommément l’accession à son identité et à son propre pouvoir de présider à sa destinée, quelle forme doit revêtir l'éducation afin que daigne s'accomplir tout ce processus?
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