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Dossier : L'enfant roi
Les principales caractéristiques de la psychologie de l'enfant roi

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Une autre caractéristique voit le jour au fur et à mesure de son évolution vers l’âge adulte, celle d’une exploitation éhontée des relations interpersonnelles. Asservissant à ses besoins toutes les personnes avec qui il entretient des relations, c’est avec colère qu’il réagit lorsque ces derniers ne daignent pas se soumettre à sa volonté. Ce n’est qu’une question de temps pour que l'intensification de cette colère s'adresse à ses parents, particulièrement au tournant de la puberté alors que ces derniers continuent le plus souvent de demeurer ses otages. Utilisant parfois l'agression verbale et physique contre eux, le développement de sa force physique s’ajoute ainsi à son arsenal de contrôle et de domination déjà imposant. Voilà une explication potentielle et fort réaliste de certains parents molestés par un de leurs enfants, situation rapportée occasionnellement par les médias.

La culture de son égocentrisme et de son narcissisme, cet amour excessif et pathologique de sa propre personne, le prépare également à une dysfonction absolue dans le domaine de l’intimité où il poursuit son exploitation des relations. S’imposant comme roi et maître de ses sujets, omettant la plupart du temps les anniversaires des membres de sa famille et le don de présents, son partenaire de vie ainsi que ses enfants lui doivent obéissance et vénération. Souvent infidèle, c’est fréquemment qu’il entretient des relations hors couple, guidé pas ses instincts primaires et le plaisir narcissique qu’il retire de la sexualité. Incapable d’aimer et de toute remise en question de soi, la poitrine gonflée à bloc et orné d’une couronne de sa propre fabrication, la race humaine est à ses pieds.

Il est également fréquent que sa déviance le conduise à des difficultés de consommation. Contrairement au profil habituel du toxicomane et de l’alcoolique, chez qui cette problématique assure l’élimination de la souffrance affective issue d’une enfance destructrice de l'image et de l’estime de soi, l’enfant roi consomme par pur plaisir. De là à aboutir au trafic des stupéfiants dans le but de bénéficier des sommes colossales qu’une telle activité illicite rapporte, il n’y a qu’un pas qui peut devenir vite franchi.

En trente ans de métier, il m’a été donné de connaître plusieurs de ces enfants à l’âge adulte. Non pas parce qu’ils se présentaient en consultation, ce à quoi ils ne sauraient s’abaisser, mais bien plutôt parce qu’ils étaient les partenaires de patients que je recevais ou parce qu’ils participaient contre leur gré au programme de réhabilitation que j’offrais dans le système carcéral canadien. Dans ce dernier cas, je me rappelle un jeune homme de 29 ans, marié avec deux enfants et aux nombreuses maîtresses, dont les parents millionnaires lui avaient procuré dès l’âge de 14 ans une voiture de grand luxe, voiture qui avait vite été abandonnée à 16 ans pour une voiture sport allemande, suite à une crise de leur progéniture. Incarcéré pour trois ans suite à un trafic de stupéfiants et suivant le programme de Connaissance de soi dans une position physique qui donnait plutôt l’impression qu’il se dorait au soleil dans les îles du Sud, il a opposé un refus immédiat aux travaux obligatoires de réflexion personnelle, ce qui lui a valu l’expulsion du cours.

Une lettre de sa mère, contenu à son dossier, soulignait sa grande peine de voir son fils incarcéré. Elle prodiguait son encouragement à ¨son fils chéri¨(sic) et renouvelait sa croyance dans ses propos à l’effet qu’il avait été victime d’une erreur judiciaire, malgré les faits et les preuves irréfutables amassés contre lui. De plus, la mère ajoutait que père, riche homme d’affaires, avait prévu un poste au conseil d’administration dès son retour, afin de panser les affres de son incarcération. Le ton ainsi que le vocabulaire infantile de la lettre donnaient cette impression d’une maman qui s’adresse à son petit ¨choux¨ de 8 ans.
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