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La trilogie de l'angoisse


Ce que l'on subit à l'âge adulte
correspond à ce que l'on autorise


     L’examen détaillé du symptôme de l’angoisse permet des révélations pour le moins étonnantes, mais qui contribuent de près à sa résolution définitive. Contrairement à la médecine, dont l’intervention se réduit le plus souvent à l’application d’un cataplasme sur une plaie affective non aseptisée, une analyse clinique en profondeur permet l'identification du rôle direct de la culpabilité et de l’agressivité dans son émergence puis dans son maintien. Le présent article s’adresse tant aux personnes qui souffrent de cette affection qu’aux cliniciens oeuvrant auprès de ceux et celles qui tentent par tous les moyens de ¨respirer la vie¨. Afin de bien saisir le sens de l'utilisation faite ici de la notion d'agressivité ainsi que des pulsions vitales qu'elle recèle, le lecteur aurait tout intérêt à consulter l'article portant sur la notion de pouvoir (¨Le développement du pouvoir¨).

     Il est faux de croire que la présence d’angoisse répond à une quelconque dysfonction de certains neurotransmetteurs. En fait, cette affection définit une dysfonction de la gestion de sa vie, parce qu'elle reflète la présence du refoulement de l’énergie vitale que recèle l’agressivité sous l’action directe des peurs acquises tout au long du développement et qui nourrissent la crainte d'être véritablement soi. Considérons le premier exemple suivant.

     Une jeune fille de 20 ans me consulte pour des problèmes majeurs d’angoisse. Soumise à une consommation massive d’anxiolytiques et soutenue par les ¨pompes respiratoires ¨ dont elle se sert au besoin, c’est de peine et de misère qu’elle parvient à respirer adéquatement. Enfant unique, elle évolue dans une famille dont la dysfonction est assurée par un père fortement dominant et par une mère dépressive, totalement soumise à son conjoint et aux prises, comme il fallait s’y attendre, avec une consommation massive d’antidépresseurs et de somnifères.

     Le couple se sépare alors que ma patiente est âgée de 7 ans. Le père, qui désire maintenant s’engager dans une vie commune avec sa maîtresse, interdit formellement et agressivement à sa conjointe de faire quelque démarche que ce soit pour l’obtention de la garde de leur enfant, ce à quoi elle se soumet sans mots dire. Ma patiente, qui ne désire nullement quitter sa mère avec qui elle se sent davantage en sécurité, demeure cependant paralysée par la peur de réactions colériques chez son père; c'est donc en réprimant toute affirmation de son besoin véritable qu'elle quitte la demeure familiale pour emménager avec son père.

     Alors qu’elle est maintenant âgée de 12 ans, une crise majeure d’angoisse survient en pleine nuit. Les symptômes sont sévères au point où ils nécessitent son transport d’urgence par ambulance. Reçue immédiatement en psychiatrie pour les soins requis par son état, c’est bien équipée d’ordonnances qu’elle reçoit son congé quelques jours plus tard. Or, vers l’âge de 15 ans, tout bascule.


© Gilbert Richer. Tous droits réservés 2004 - 2012
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