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Dossier : la dépendance affective.
Les 6 caractéristiques psychodynamiques de la dépendance affective.


     Dans le premier article sur le sujet (Origines et définition de la dépendance affective), nous avons vu que la dépendance affective définit une perturbation de la relation avec soi qui s’enracine dans la fuite de sa vie affective et que c’est la crainte d’entrer en relation avec les sensations générées par les peurs acquises tout au long du développement qui est responsable de la construction de tout ce processus. Ce second article vise à vous présenter les 6 caractéristiques psychodynamiques découlant de l’émergence de cette perturbation de la relation avec soi.

     Il est important de préciser tout d’abord que l’analyse de ces caractéristiques permet de saisir non seulement la façon avec laquelle le dépendant affectif gère son énergie vitale (l’agressivité), mais également les types de conduite qui verront le jour à l’âge adulte. Ces caractéristiques nous livrent donc l’essentiel de la structure dynamique qui sous-tend toutes les variations comportementales que peut revêtir la dépendance affective.


1) Processus décisionnel soutenu par la peur de ressentir

     En déterminant sa conduite sur celle de l’autre, le dépendant affectif poursuit l’objectif de s’éloigner graduellement de toute relation potentielle avec des sensations intérieures dont il éprouve de plus en plus de difficultés à supporter la présence. Sa vie se déroule donc totalement à l’inverse de ce que commande l’atteinte de l’identité et de la sérénité : d’une conduite respectueuse du contenu de ce qui est ressenti dès la naissance, son développement nourrit maintenant une façon d’être et de se comporter visant dorénavant à se tenir le plus éloigné possible de ses affects, affectant tout le processus décisionnel ainsi que l’efficacité de sa conscience.

     À l’origine, et durant les premières années d’existence, l’observation de la conduite l’enfant permet en effet de conclure que c’est le contenu de sa vie intérieure qui en dicte l’orientation. Confondant parfaitement besoins, désirs, caprices et pulsions, tous ses comportements traduisent la satisfaction immédiate de ce qui est ressenti et c’est sans limite qu’il donne suite à tout ce qui émerge en lui. Il exerce de la sorte et pleinement sa liberté et son pouvoir d’être.

     Par contre, au fur et à mesure d’une croissance perturbée par la dysfonction familiale, sa vie affective devient meublée par des sensations dont la présence devient intolérable au point où la négation de sa personne, accompagnée parfois d’autres mécanismes de fuite, lui permet maintenant d’atténuer au maximum la présence potentielle de ces sensations, telles le rejet, l’abandon, le jugement, le ridicule, etc. Ces comportements d’adaptation, qualifiés de survie, tel que nous l’avons vu, entraînent malheureusement une parfaite inversion des conditions prévues par la nature pour l’accession à une autogestion et à une autodétermination de qualité, puisque le développement de l’enfant bifurque pour favoriser dorénavant une dynamique axée sur les réactions affectives de ses parents. Et c’est précisément la généralisation de cette inversion de la dynamique de départ de l’affectivité qui, ultérieurement, définira le cœur du fonctionnement du dépendant affectif.

     Il faut donc retenir que c’est la peur de ressentir qui génère la négation de soi et c’est pourquoi elle doit être considérée comme la première caractéristique de la dépendance affective. C’est à partir d’elle, d’ailleurs, que prendront place les cinq autres caractéristiques qui ne verront toutefois pleinement le jour qu’au tournant de l’âge adulte. Plus précisément, c’est le maintien de la peur de ressentir aux commandes de la personnalité qui sera responsable de l’émergence graduelle des autres caractéristiques suivantes de la vie affective du dépendant affectif, au fur et à mesure de sa sortie de l’enfance.


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