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Dossier : La dépression, ou le besoin d'être soi

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La thérapie se réduit donc de prime abord à une prescription de psychoanaleptiques, ce qui est un non-sens. Pourquoi aborder de façon identique différents types d’affection? Si l’on agissait de la sorte en présence de différentes maladies physiques au même dénominateur commun, on aboutirait à quelque chose d’absurde : on ingurgiterait par exemple un médicament identique pour une inflammation de la cornée, du tympan ou du foie. On traiterait ici l’inflammation, non pas différemment la tuméfaction de chacune de ces parties spécifiques du corps.

     Par contre, il faut demeurer réaliste. Certaines personnes ne pourront jamais se passer de la consommation de ces médicaments. Leur état est détérioré au point où tout effort ne leur permettra jamais de recouvrer la santé sans ce support. Ces situations se produisent le plus souvent lorsque les impacts d’une vie affective extrêmement douloureuse, mémorisés dans le cerveau limbique, a causé un fort déséquilibre de la personnalité ainsi que des dommages irréparables sur certaines fonctions vitales ainsi que sur l’humeur. Ils devront toutefois vivre avec des effets secondaires non négligeables, rarement mentionnés, soit un excès de sommeil, une diminution de l’activité onirique, nuisant à la qualité de la récupération, et une baisse en intensité de leur dynamisme, c’est-à-dire une modification de l’efficacité de la pulsion agressive et, conséquemment, une réduction de la force incisive de leur volonté et de leur détermination.

     La troisième difficulté, la plus importante à mon sens, résulte des conclusions tributaires de l’analyse clinique des facteurs de développement personnel qui ont contribué à l’émergence de la dépression, ce que la psychologie nomme l’étiologie. Dans les faits, le concept de maladie ne résiste pas à cette analyse.

     L’examen approfondi du contenu de la souffrance affectant le déprimé indique en effet la présence d’un scénario toxique qui perdure depuis de nombreuses années et à l’intérieur duquel il a mis au point une façon d’être et de se comporter nourrie essentiellement par la peur et par la négation de soi, d’une part, et d’autre part par une recherche infantile de satisfaction de certains de ses besoins. Comme l’accession à l’identité et à la sérénité est garantie, entre autres, par la liberté d’être soi et par celle de rendre des comptes à sa propre conscience, tel que le suggèrent notamment les concepts théoriques d’Erich Fromm, l’analyse du vécu du dépressif laisse entendre fortement que c’est l’aboutissement de la faillite de cette négation de soi qui provoque l’émergence de la douleur. En d’autres mots, il vit une occasion précieuse de prendre la mesure de sa déviance dans le sens où ses façons d’être et de se comporter avec lui-même ne correspondent pas à ce qui se devrait d’être. C’est cet écart entre l’image réelle et désirée de soi qui fournit la mesure de la douleur qui assaille le dépressif. L’approche actuelle de la dépression en tant que maladie permet en fait une poursuite de la maladie, axée sur la négation de soi et l’infantilisme de la gestion de l’affectivité, comme en témoigne très simplement l’exemple suivant.
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