Gilbert Richer - Psychologue
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La dépression, ou le besoin d'être soi

… la conscience commence avec
la perception de la sensation

A. Lowen


Les dangers de l'intervention médicale

     Aux trois difficultés du discours médical dont il a été fait mention dans l’article précédent s’ajoutent de nombreux dangers qui contribuent désastreusement à priver le patient d’une utilisation pertinente de sa dépression dans la modification en profondeur de son scénario. Le premier est lié au fait que le DSM a d’abord et avant tout été élaboré pour les chercheurs. Lorsqu’il est utilisé par les cliniciens comme outil diagnostique, il contraint le plus souvent ces derniers à l’usage d’une simple liste de symptômes sans porter attention aux conflits qui perturbent la vie psychique, c’est-à-dire en ignorant les problèmes affectifs qui sont à l’origine même de l’émergence de la détresse accompagnant cet état. Si une cette façon d’agir est assurément fort utile au plan administratif et statistique pour les employeurs, le Ministère de la Santé et les industries pharmaceutiques, elle est relativement inutile pour la personne qui consulte puisqu’elle recherche des solutions concrètes, non pas la confirmation et une mesure quantifiée de ce qu’elle sait probablement déjà.

     En considérant la généralisation de cette méthode d’intervention à tous les types de dépression, tout se passe comme si la souffrance affective pouvait être magiquement éliminée par le seul traitement biologique. Une telle illusion omet cependant la démarche la plus importante à réaliser : l’examen de l’expérience subjective ainsi que l’analyse objective de son style de vie sous l’angle de la dualité « agir ou subir ».

     Chez celui-ci, en effet, la négation de sa propre personne est l’élément central de sa perturbation, avec comme conséquence la perte de son pouvoir d’autogestion et la soumission à celui des autres. C’est pourquoi il est primordial que toute intervention à l’égard de ce type de patient s’accompagne d’une identification des modalités de construction des symptômes tout au long de son développement; une telle action thérapeutique le renseignera sur lui-même et sur l’action psychodynamique des peurs acquises durant l’enfance qui gèrent encore ses comportements, pour lui permettre en bout de piste la récupération du pouvoir devant soutenir l’autodétermination consciente de sa personne. C’est la raison pour laquelle la dépression est l’antichambre de la santé physique et affective.

     Le type d’intervention favorisée par la médecine interdit malheureusement la cueillette de ces données, paralysant toute émergence de la conscience de soi et tout changement possible de la conduite à l’origine même de cette affection. Le patient demeure donc le plus souvent dans une parfaite ignorance de ce qui l’a conduit à cet état de douleur. « La substance agit directement sur les affects, mais, soulignent les psychanalystes, ne permet pas au patient d’élaborer son système de défense — du moins quand cette action ne s’accompagne pas d’un travail avec le patient qui est simultanément un travail du patient. Il se produit un court-circuit avec soi-même, au sens où le sujet n’est pas placé dans les conditions lui permettant de mettre par lui-même ses conflits à distance. »(1)

     Le second danger est bien évidemment lié aux effets comme tels de la médication. Dans un premier temps, soulignons que cette dernière est irrémédiablement nécessaire dans les cas plus graves, comme chez ceux et celles qui sont aux prises avec une permanence de l’idéation suicidaire ou avec une angoisse insupportable, ou qui en vertu de leurs dépressions successives ont assisté, impuissants, à la détérioration irrémédiable de leur équilibre affectif. Par contre, la lecture des différentes données statistiques entourant la consommation des antidépresseurs justifie l’affirmation d’un Fast Food de la santé mentale, comme si toute souffrance n’avait pas lieu d’exister.

     Or, l’accès potentiel à douleur est une condition incontournable de toute définition du bonheur, la présence de ce celui-ci correspondant entre autre à l’absence de toute souffrance, physique ou psychique. Une telle intervention contribue non seulement à priver le dépressif du décodage essentiel et nécessaire des messages à propos de lui-même que véhiculent ses affects (ce qui est ressenti) pour son rétablissement, mais également à normaliser et standardiser l’humeur à partir de critères extérieurs à la personne, provoquant de la sorte le danger d’un nivellement de l’état d'âme d’un peuple donné. « L’attitude médicale de départ doit consister autant que possible en un diagnostic global, un diagnostic de situation qui dépasse les critères médicaux traditionnels pour s’intéresser à la vie tout entière du sujet. »(2)

     La nature de ce danger prend tout son sens lorsqu’on applique cette logique de l’intervention à un problème d’ordre physique. Imaginons que vous vous êtes brisé une jambe lors d’une activité sportive. Sans prendre de radiographie pour déceler les sources du mal qui vous assaille (au chapitre de la dépression : aucun examen des causes et des origines de votre souffrance psychique), le médecin vous prescrit un médicament qui aura l’heur d’éliminer la douleur générée par la fracture de votre tibia (prescription d’un antidépresseur dans le but de taire la présence de votre souffrance affective), de sorte que vous pouvez continuer à marcher sur votre jambe (poursuite de la façon d’être qui vous a conduit à cet état).

     Bien sûr, vous boitez lors de chacun de vos déplacements (vous nourrissez les mêmes comportements) et vous en ruinez la condition (votre santé mentale se dégrade). En conséquence, comme votre affliction physique s’intensifie avec le temps, on devra le cas échéant accroître votre posologie (on augmentera la dose à chacune de vos rechutes afin de régulariser votre humeur). Quelle leçon tirer de ce parallèle? La médication exclusive maintient la personne emprisonnée dans son état dépressif en l’engluant dans la toxicité de sa conduite, permet l’intensification de la souffrance et coule les bases de futures rechutes potentielles.

     Le troisième danger des antidépresseurs résulte de la paralysie de la fonction dynamique de la personnalité qu’ils suscitent. Il faut savoir ici que cette composante de la personnalité humaine fournit la base énergétique essentielle à toute action ou réaction; elle gouverne donc la puissance de la volonté et de la détermination. Comme « la dépression est l’absence de mouvement dans son aspect mental »(3) et que ces médicaments entraînent le nivellement de l’humeur à l’intérieur duquel le patient ne ressent plus la douleur, mais ni la joie ni sa vitalité mentale, tout se passe comme si ceux-ci tuaient le dynamisme de la personne. Ainsi, sous un prétexte de guérison, on interdit l’accès à l’énergie pourtant sollicitée par les changements requis.

     On crée de la sorte un cercle vicieux : sous prétexte de taire la présence de la souffrance, on ampute le patient des outils qui permettraient son élimination, amplifiant du même coup la pénible sensation de s’engouffrer de plus en plus profondément dans la même détresse et préparant irrémédiablement le prochain épisode dépressif. Les rechutes ne sont pas le fait d’un acharnement persistant de la « maladie », mais bien le résultat direct de l’effet des antidépresseurs qui sont les fossoyeurs de la fonction dynamique de la personnalité.

     En privant l’accès à celle-ci, ils enterrent la vitalité que recèle l’instinct de l’agressivité. Ils confinent le patient dans une impasse, favorisant de la sorte une élévation de la souffrance dans le temps. C’est là l’explication psychodynamique aux fréquentes récidives dans des états dépressifs subséquents, comme en témoigne cette patiente toujours sous l’influence de ces médicaments lors de sa troisième dépression : « Je ne me sens pas vivre comme avant… alors que j’avais de l’énergie. Je n’ai plus le goût de faire quoi que ce soit… Je n’ai même pas faim. Je ne veux pas vivre çà, je dormirais 24 heures sur 24. » Une fois le sevrage terminé et après quelques mois d’interventions cliniques intenses, le discours s’était modifié de la façon suivante : « Je ne me permets plus de ne pas dire les choses… On dirait que j’ai de l’espace pour me développer alors qu’avant, je vivais dans un cocon… J’ai peur parce que je ne sais pas qui je suis… Je ne suis pas dans mon corps… dans mon cœur. Je ne sais pas ce que je ressens. Je me demande si j’ai été une comédienne ou non. »

     On remarque ici avec une totale limpidité le lent tissage des relations entre le contenu de la vie affective et l’émergence de la conscience de soi, grâce à la présence de la souffrance. Je dis « grâce à la souffrance » parce que l’analyse détaillée de la dynamique de la dépression suggère en effet ceci : la douleur propulse l’interrogation et de celle-ci émerge la conscience de soi qui, à son tour, donne accès au pouvoir de la transformation personnelle. En d’autres termes, tout ce qui heurte et fait mal force la personne à s’interroger sur les causes de ce qui ne va pas pour en devenir éventuellement consciente et déboucher sur les changements qui s’imposent. Le quatrième danger lié à la définition de dépression comme une maladie et à l’utilisation exclusive des antidépresseurs est donc d’interdire la naissance de la conscience de soi et de barrer l’accession à toute capacité de changement.

     La raison tient au potentiel d’éradication du monde des affects (ce qui est ressenti) que possèdent ces médicaments. Une de mes patientes confirmait d’ailleurs cette réalité : « Je ne suis plus triste, mais je ne suis plus joyeuse non plus. Je me sens sur le neutre, sans couleurs. Je ne me reconnais plus. Je ne me sens plus vivre. Ce n’est pas moi, çà… Il fait 30 degrés à l’extérieur, je reste en pyjama et la seule chose à laquelle je pense est de retourner me coucher. » La congélation des affects possède un effet dévastateur lorsqu’on garde en mémoire les relations intrinsèques entre la sensibilité profonde et l’efficacité de la conscience. En fait, cette dernière puise et entretient son existence dans le monde des sens, comme l’arbre tire sa nourriture de ses racines.

     En modifiant le corridor de communication avec le domaine des affects, ces médicaments en altèrent inexorablement l’émergence puis son utilisation dans la mise en perspective de soi, portant dès lors atteinte aux ressources dont a besoin tout patient dépressif pour s’extirper de son état. Cette affirmation est appuyée par l’examen des deux finalités de la conscience de soi, dont on fait malheureusement peu de cas dans le traitement de la dépression.

     La première est de soutenir la mise en perspective de sa propre personne, c’est-à-dire la perception qu’une personne possède d’elle-même, comme en fait d’ailleurs foi cette explosion de conscience de cette patiente en pleurs devant la mesure précise de la façon avec laquelle elle avait toujours géré son existence : « Mais pourquoi j’agis toujours comme je ne veux pas? » À la suite de son sevrage progressif afin de dégager l’accès à sa vie affective et, partant, à sa conscience, une enseignante de 42 ans me partageait de la même façon ceci : « J’ai hâte de me débarrasser de ma peur de la perception des autres… Je suis habitée par la sensation que je n’ai pas de pouvoir sur moi, que je ne maîtrise pas ma conduite. »

     Cette action du conscient, rendue possible par l’accession à la pensée abstraite lors du passage à l’adolescence, est nécessaire non seulement pour l’avènement d’une autogestion de qualité au début de la période adulte, mais également pour circonscrire les valeurs de l’image de soi et de l’estime de soi; sans elle, il ne peut donc y avoir quelque processus de transformation personnelle que ce soit puisqu’il ne peut y avoir ni mise à distance de soi, ni détection des images réelle et désirée de soi. On ne peut modifier ce dont on n’a pas conscience, tout comme il est impossible d’être conscient de ce qu’on ne ressent pas.

     La seconde finalité est d’ouvrir le corridor d’accès au pouvoir d’agir sur soi, c’est-à-dire à cette capacité de se transformer soi-même en fonction de ce qui est maintenant espéré de soi, pour autant que le patient ait débouché sur sa propre conscience et dispose des ressources que lui fournit son agressivité, le réservoir de l’énergie vitale. En fait, la dépression possède ceci de précieux qu’elle permet une mesure de la distance séparant le « qui je suis » à « qui je voudrais être ». Lorsque le processus de changement s’enclenche dans l’objectif de faire progresser l’image réelle vers l’image désirée de soi, l’épanouissement de ce pouvoir vient compléter la récupération du potentiel d’être, présent à la naissance, mais que le dépressif a dû abandonner devant l’abus de l’emprise parentale qu’il a généralement subi durant sa croissance afin de ne pas souffrir et de se sentir aimé.

     C’est la mise en place de tout ce processus soutenant l’accession à l’identité et une gestion saine de soi que met à jour l’analyse détaillée de la souffrance de ce type de patient. En d’autres termes, la faillite de la négation de soi que traduit la dépression permet l’accès au pouvoir d’agir sur soi ainsi que le recouvrement de celui d’être véritablement et librement soi-même. « […] un homme libre ne doit d’explication qu’à lui-même, à sa raison, à sa conscience, ou tout au plus aux rares personnes qui ont vocation pour qu’on leur en fournisse . »(4)

     C’est pourquoi la souffrance du dépressif possède une grande valeur : celle d’aviser sa conscience que la façon avec laquelle il gère sa vie à ce jour ne correspond pas à ce qui se devrait d’être, que sa poursuite est dorénavant impossible et qu’il lui faut faire les changements qui s’imposent pour un retour sur le sentier du développement de l’identité et de la sérénité. « Puisque les humains mentalement sains doivent évoluer, et puisque le renoncement à l’ancien moi fait partie intégrante du processus d’évolution spirituelle et mentale, la dépression est un phénomène normal et fondamentalement sain […] Et c’est justement parce que [l’inconscient] sait que ce “comme avant” ne peut plus fonctionner, ne peut plus être constructif, que le processus d’évolution se met en route, et que la dépression apparaît. »(5)

     Les verbalisations d’une dame diagnostiquée dépressive et refusant les antidépresseurs confirment d’ailleurs la relation entre le décodage de sa souffrance et l’accession à la conscience de soi puis à son potentiel de transformation personnelle : « Je ne veux plus et je ne peux plus être comme j’étais! J’ai fait mon deuil! Il est clair que je passe de subir à agir. Je ne me permets plus de ne plus dire les choses. » La dépression est l’état charnière du processus de transition. Se situant à mi-chemin entre la négation de soi, principal résidu des mécanismes adaptatifs de l’enfance, et la récupération du pouvoir d’agir sur soi, elle ne peut donc être considérée comme une maladie.

     La descente dans cet enfer de l’affectivité et l’éclosion de la conscience qu’elle entraîne engendre parfois un développement tel de cette dernière qu’elle permet une mesure en rafale de toute son existence à ce jour : « J’ai jamais fonctionné sans culpabilité : je ne sais pas ce qui m’attend. C’est de l’inconnu… J’ai toujours été pas là! Il faut que je fasse des efforts pour demeurer présente. C’est moi qui me ramène quand je m’en rends compte… J’ai passé mon temps à ne pas être là, mais je ne voulais pas être là. Quand je me suis vue, je n’ai pas été capable d’arrêter de ne pas être là : j’ai paniqué! C’est effrayant comment j’ai été inconsciente et que j’ai pensé tout contrôler… J’ai peur de découvrir que je ne suis rien… Avant l’âge de 6 mois, je ne souviens… je pleurais dans ma couchette et personne ne venait… je m’endormais d’épuisement… Pour ma première communion, je m’en souviens, ma mère ne m’avait pas réveillée en après-midi… ce n’était pas important. Dans mon enfance, je m’en souviens, j’allais dans ma chambre et j’essayais de ne pas ressentir… Je me souviens que j’y suis parvenue. »

     Il découle de tous ces partages la règle suivante : la dépression, pour autant que la personne accepte de descendre dans les abysses de sa souffrance, permet, sous un accompagnement adéquat, l’identification de sa cohérence historique, c’est-à-dire comment il se fait qu’il soit cohérent qu’elle ait les difficultés qui l’assaillent lorsqu’elle considère les différentes facettes de son histoire personnelle. C’est ainsi que le dépressif découvre la partie de sa personnalité qui est devenue soumise à la peur d’être. « La plupart des gens vivent dans la peur d’être pleinement vivants . »(6) De victime à des conditions de développement qu’il n’a pas choisies, le dépressif est maintenant responsable de l’élimination des virus affectifs qui ont été inoculés par la dysfonction parentale, qui ont entraîné le piétinement de son potentiel d’être en puissance et qui entretiennent toujours la douleur tributaire de ne pas être véritablement lui-même.

     Lorsque les rechutes s’accumulent suite à l’absence de tout travail d’analyse qui aurait permis au patient son affranchissement de la peur et de la négation de sa personne, la réaction de la psychiatrie demeure imperturbable : « La dépression est une maladie; il est parfois normal qu’elle prenne de l’ampleur; c’est pourquoi nous devons ajuster votre médication, quitte à changer le type d’antidépresseurs qui vous a été prescrits. »

     Le cinquième danger concerne les effets à la baisse de l’activité onirique. Les antidépresseurs, les anxiolytiques et plus particulièrement les somnifères diminuent le temps du rêve et permettent en conséquence une accumulation de la fatigue. Cette activité apparaît en moyenne 20 minutes par heure et demie et on sait que c’est lui qui repose, non le sommeil lui-même. En fait, nous dormons pour pouvoir rêver. En restreignant sa durée, la fatigue s’intensifie donc.

     Lorsque le dépressif s’éveille le matin, solidement convaincu qu’il vient de passer toute une nuit, la nécessité de sommeil additionnel qu’il éprouve ne découle en rien d’un besoin impératif de repos supplémentaire, mais bien d’une nuit qui n’a pas été réparatrice. À cet effet, de nombreux patients qui consomment ces médicaments me rapportent effectivement une intensité excessive de cette inclination; certains me partagent même leur étonnement et souvent leur profond désarroi devant des nuits de 12 à 14 heures et de la sieste irrésistible de l’après-midi.

     À l’inverse, le sevrage s’accompagne d’une récupération du rêve, qui possède la particularité de s’accumuler. Les nuits deviennent alors grandement agitées et une activité cauchemardesque est fréquente. Il est fort malheureux que cet important effet secondaire des ces médicaments ne soit pas porté à l’attention des patients, pour autant qu’il soit connu de la médecine, bien évidemment.

     Ainsi, non seulement cette consommation annule le dynamisme de la personnalité, mais elle permet en outre l’intensification de la fatigue, deux puissants catalyseurs qui nourrissent la douloureuse certitude de ne jamais parvenir à s’en sortir et qui coincent graduellement le dépressif dans une impossibilité de réaction. On parle ici d’une culture potentielle du désespoir.


(1) Ehrenberg, A. (1998). La fatigue d’être soi, Odile Jacob, p. 174.
(2) SIRIM (1983). Alors survient la maladie, Boréal-Express, p. 307.
(3) Ehrenberg, A., op. citée, p. 182.
(4) E. Fromm (2000), L’Art d’être, Desclée de Brouwer, p. 51.
(5) S. Peck (1978), Le chemin le moins fréquenté, France loisirs, pp. 75-76.
(6) Lowen, A. (1992), La bio-énergie, Tchou, p. 117.


Gilbert Richer Psychologue
Novembre 2007




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