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Dossier : L'enfant roi
Les principales caractéristiques de la psychologie de l'enfant roi

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Tout son processus décisionnel en était ainsi affecté de sorte qu’elle évoluait dans une dépendance affective chronique, caractérisée par une référence constante à autrui pour la prise de quelque décision que ce soit. Sans cadre éducatif, cette jeune fille était devenue incapable de distinction entre le possible, le souhaitable et le désiré. Essentiellement passive dans ses relations, l’analyse de sa personnalité indiquait en outre une absence marquée d’agressivité au point où elle subissait toute action de cette nature de la part d’autrui.

Cette ¨enfant¨, traitée comme une petite reine durant toute son enfance et sans aucune confiance en elle, en son propre jugement, croulait littéralement sous son anxiété. Sans agressivité, incapable d’affirmation de soi et de décisions, craignant au plus haut point le rejet d’autrui, elle n’avait cesse de rechercher l’amour, l’affection et la sécurité : elle cherchait auprès des autres à établir la relation de sécurité dont elle avait été privée de la part de ses parents. Contrairement à l'enfant roi dominateur qui suscite le rejet et la colère, ce profil anxieux a plutôt pour effet d’attirer la sympathie et la prise en charge.

L’enfant roi dominateur, quant à lui et tel que mentionné précédemment dans le premier article de ce dossier (¨Phases de son développement¨), se caractérise tout d’abord par l'impulsivité que lui fournit sa forte pulsion agressive. Il s'agit là de sa caractéristique dominante. Nullement contraint à quelque modification de conduite que ce soit, il demeure fixé au stade de développement de l'impulsivité, caractéristique de l'enfant âgé de 2 à 4 ans, de sorte qu'il maintient puis intensifie avec le temps les comportements de cette nature qui dominent sa vie affective depuis sa naissance. Contrairement à l'enfant roi anxieux qui subit le laxisme et dont la tendance à l'anxiété réclame un encadrement sécurisant, l'enfant roi dominateur en exploite donc toutes les failles et réclame pour sa rééducation en encadrement répressif.

nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cette impulsivité demeure au service exclusif et enivrant de la facilité, du plaisir et du pouvoir sur autrui. Cette deuxième caractéristique en importance signifie que ce type d'enfant maintient une conduite alimentée par une motivation de nature infantile, c'est-à-dire une motivation analogue dans sa nature à celle qui le caractérise depuis sa naissance. Nullement capable de composer avec les frustrations et de reporter la satisfaction de ses besoins, désirs et pulsions dans le temps, il n'accède donc pas au contrôle de soi et à la discipline, deux ingrédients constitutifs de toute maturité.

Tout le développement de cette impulsivité devient grandement facilité par la déficience de sa morale. Cette autre caractéristique de sa psychologie est tributaire de l'absence de toutes conséquences appliquées sur ses comportements de nature impulsive. Tout se passe comme si le laxisme éducatif provoquait une espèce de réaction circulaire possédant sa propre énergie : l'absence de cadre éducatif devient une autorisation à la poursuite de la conduite impulsive et annule tout développement de crainte de ses conséquences, interdisant dès lors le développement de toute morale qui autorise à son tour la poursuite de l'impulsivité et de la satisfaction du plaisir. Cette absence de relations avec le domaine de la peur des conséquences devient donc le principal catalyseur de sa déviance et entraîne avec elle des conséquences dramatiques sur le développement de son équilibre personnel. Elle annule en effet toute possibilité d'accès au remords et à la culpabilité, deux affects (ce qui est ressenti) essentiels et incontournables dans l'apprentissage de la distinction entre ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. C’est la raison pour laquelle la morale de l'enfant roi dominateur possède une structure de nature psychopathe et que toutes tentatives d'interventions visant à le sensibiliser à la déviance de sa conduite sont vouées à l'échec. Égocentrique, sans empathie et incapable de remords et d'empathie, il piétine sans ambages les besoins et la vie des autres.

Lorsqu'il se présente ainsi ¨équipé¨ aux portes de l'école et de la socialisation, c'est rapidement qu'il fera étalage de toute cette absence d'emprise sur la gestion de sa personnalité et de son opposition farouche à toute contrainte. Parfois vulgaire, il invective l’autorité en s’adjoignant l’appui des autres enfants rois de la classe ou ceux qui nourrrissent une rébellion conséquente à un abus de pouvoir parental sur leur personne. Soutenant parfois son opposition aux enseignants à l'aide de menaces d'un recours contre eux, avec l’appui occasionnel et malheureux de ses parents tout aussi inconscients que lui, il continue de nourrir une gestion narcissique et égocentrique des situations.

Les enseignants dépistent rapidement ces enfants rois qui, de plus en plus nombreux, sont responsables de l’éclatement en pleurs chez certains, d’un taux croissant d’épuisement professionnel, ainsi que d’une consommation de plus en plus élevée d’antidépresseurs et de congés de maladie. Les différentes enquêtes dans le domaine de l’éducation indiquent d’ailleurs et de façon alarmante que c’est au niveau préscolaire que le taux d’agression physique sur les enseignants a connu la plus forte hausse. La récente enquête au Québec du Journal de Montréal (¨Dossier l'enfant roi¨), publiée dans la première semaine de février 2004, révèle également la pathologie morale de ces enfants rois parvenus à la puberté et à l'adolescence.
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