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Le développement du pouvoir
Les pouvoirs d’être et d’agir sur soi



     C’est donc à la fois l’impossibilité de toute poursuite du pouvoir d'être et la privation de tout accès au pouvoir d'agir sur soi qui ouvrent la porte à un scénario de dépendance affective et qui génèrent la souffrance, au minimum le malaise avec soi, pour entraîner un dérèglement parfois pathologique de la personnalité. Je me rappelle ici une dame âgée de 56 ans qui, en sanglots, traduisait en ses propres mots et de façon dramatique cette absence totale du pouvoir d'agir sur soi et d’emprise sur sa personnalité : ¨Mais pourquoi donc j’agis comme je ne veux pas?¨. Voilà ce qui se produit lorsque les peurs acquises durant l'enfance maintiennent leur emprise sur les commandes de la personnalité.

     La résolution positive ou négative du développement de ces deux pouvoirs détermine directement les deux positions fondamentales de la vie. Les personnes disposant de leurs pouvoirs d’être et d’agir ne subissent jamais l’action du pouvoir des autres ou des événements : elles sont détentrices de cette puissance décisionnelle à l’intérieur de laquelle l’atteinte de leur identité traduit l’absolue priorité accordée à leur propre jugement ainsi qu’à leurs propres sensations. Elles sont littéralement ¨au-dessus¨ des situations, devant lesquelles elles ont tôt fait d’agir ou de réagir avec une saine agressivité, canalisée dans une belle colère au service de la détermination, plutôt que de subir les événements ou le jugement d’autrui et de verser conséquemment dans différents scénarios nourris par la peur des réactions d’autrui, telles le rejet, l’abandon ou le jugement, et une recherche infantile de reconnaissance et d’amour de leur personne.
     
Il est facile de reconnaître ici les liens entre l’accession à une conscience efficace de soi, d’une part, et d’autre part la saine gestion de ces pouvoirs d’être et d’agir sur soi. Plus la conscience de soi devient aiguë, plus le pouvoir d’être soi cherche à imposer sa primauté, sa loi naturelle, et plus le pouvoir d’agir sur soi s’enracine dans la détermination et dans le souci d’une image et d’une estime positives de soi.

Conclusion

     Ainsi donc, que faut-il retenir de cette première notion de pouvoir, de cette expression ultime des pulsions de vie que recèle l’agressivité? Tout d’abord, il existe une relation directe entre la santé mentale (affective), d'une part, et d'autre part la liberté ainsi que le pouvoir d’être soi, présents à la naissance. Il s’agit là d’une condition initiale du développement et l’obligation de son respect est incontournable.

     Dans un second temps, tout être humain, sous réserve d’une absence de potentiel à cet effet, possède cette capacité d’accéder à la conscience de soi et, partant, au pouvoir de se modifier lui-même puis d’accorder à sa vie le sens et la direction désirés. L’accession à l’identité est tributaire de l’exercice et de la parfaite maîtrise de ces deux types de pouvoir; toute perturbation de ceux-ci conduit l’individu à une dépendance toxique à autrui pour le cimenter dans des conditions de développement qui le tiennent à distance de toute accession à son identité, c'est-à-dire à cet état affectif de sérénité issue d'une parfaite correspondance entre qui je suis et qui je juge devoir être.

     Dans un troisième temps, toute perturbation de la vie affective équivaut à une information à l’effet d’une perturbation de ces deux pouvoirs, devenant ainsi une occasion de rectifier consciemment la gestion de sa conduite par la récupération du pouvoir perdu d’être soi et par l’accession, tardive, au pouvoir d’agir sur soi. En d'autres termes, la présence d'anxiété, d'angoisse et de culpabilité ne correspondent pas à une pathologie mais bien à une information disponible à la conscience que quelque chose ne va plus avec soi et que des changements sont maintenant requis quant à la façon avec laquelle nous nous sommes gérés jusqu'à ce jour. Voilà définie l’utilité certaine du malaise affectif sous toutes ses formes et sous toutes ses intensités, dont il sera question dans les articles qui porteront sur l’intervention clinique.

Gilbert Richer Psychologue
Avril 2004


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